Julien Fournié Fall/winter 2016-17
Le bruit régulier d’un fer à repasser comme la respiration sourde d’une locomotive, une odeur d’encens qui flotte dans l’air, malgré l’agitation des backstages, une ambiance solennelle règne à l’Oratoire du Louvre. L’espace des préparatifs est confiné. Des photographes, discrets, se faufilent entre portants et talons hauts. L’heure est à la répétition, avant la présentation de « Première lumière », la collection couture FW 2016 2017 de Julien Fournié.
Lorsque la messe du créateur débute finalement, l’assemblée retient son souffle. La lumière, aux extrémités de l’allée centrale, presque divine, rappelle celle de rayons filtrés par des vitraux.
Sur fond de musique classique, aucune fausse note, les vêtements sont à la hauteur du lieu : impressionnants.
Ici, on casse les codes de la haute couture. Métaphore d’une matière noire, les broderies sont masquées par des tulles. Organza de soie, georgette, mousseline et dentelles, certaines pièces sont hybrides comme un tailleur mi robe mi smoking.
Une dualité s’engage entre les volumes : la lumière face à l’obscurité. Des cols volumineux et des tailles cintrées, le créateur maîtrise les coupes et les pousse à leur apogée, mettant l’accent sur des structures asymétriques.
Dans un jeu de transparence, les teintes nude reviennent souvent, exprimant ainsi une certaine fragilité.
Avec une collection qui ne triche pas, articulée de tenues audacieuses et pleines de mystère, Julien Fournié interroge la couture mais avant tout l’humain : la lumière existe -t- elle sans l’obscurité ?
C. Faiola
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